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MEMORANDUM DE LA DIASPORA KONGO

Par • 11 Oct 2009 • Catégorie: Actualités

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Mémorandum de la Communauté Kongo de la diaspora, face aux expulsions massives des populations angolaises et congolaises.

Mémorandum de la Communauté Kongo de la diaspora, face aux expulsions massives des populations angolaises et congolaises.

  • A son excellence Monsieur le Président de la République de la RDC
  • A son excellence Monsieur le Président de la République d’Angola
  • A son excellence Monsieur le Président de la République du CONGO
  • A son excellence Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine
  • A son excellence Monsieur le Secrétaire Général De l’ONU

Copie pour information

  • A son excellence Monsieur le Gouverneur de la Province du Kongo Central RDC
  • A son excellence Monsieur le Gouverneur de la Ville de Kinshasa RDC
  • A son excellence Monsieur le Gouverneur de la Province du Uige Angola
  • A son excellence Monsieur le Gouverneur de la Province de Zaïre Angola
  • A son excellence Monsieur le Maire de Brazzaville République du Congo

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Alors que l’Union Africaine appelle à l’intégration régionale de l’Afrique propice au développement économique du continent, l’Angola, le Congo Brazzaville et la RDC créent des tensions inutiles en procédant aux expulsions massives réciproques de leurs populations respectives.

Quelqu’en soit la cause, c’est une faute politique et un manque de discernement et de vision qui doit cacher des arrières pensées.

Il est étonnant que depuis quelques années que la situation couve, les gouvernements n’aient pas pris la mesure de la gravité du problème.

Ces derniers jours les expulsions massives de l’Angola des populations d’origine congolaise, les expulsions du Congo Brazzaville des populations d’origine congolaise ainsi les expulsions de la RDC des populations angolaises et congolaises prennent des tournures inquiétantes de nature à mettre en danger la situation sécuritaire en Afrique centrale.

Nous vous rappelons que tout temps, les migrations ont toujours été un phénomène humain et constitué un apport social, culturel et économique inestimable tant au sein des pays d’accueil qu’au sein des pays d’origine.

Est-il vraiment besoin de rappeler le caractère séculaire et le lien consanguin des nos populations respectives et qu’aucun impératif sécuritaire et économique ne doit venir occulter ?

Nous vous rappelons les engagements au respect des droits humains, économiques, sociaux et culturels conformément aux Déclarations, Pactes et Conventions internationaux signés par nos pays respectifs.

Nous vous rappelons dans toutes ses dimensions le caractère pacifique, hospitalier, tolérant et non violent du peuple Kongo sur lequel on veut aujourd’hui jouer des intrigues.

Par conséquent,

Nous condamnons l’usage de toute forme de violence usée contre les populations, quelque soit le pays d’implantation.

Nous n’accepterons aucune forme de violence programmée quelque’ en soient les raisons, fussent-elles politiques ou d’état, ou de la part des groupes d’intérêts.

Nous vous demandons

I- Concernant le respect des droits de l’homme

  1. De mettre immédiatement fin aux expulsions susceptibles d’entraîner des réactions de xénophobie et de racisme.
  2. De mettre en place des commissions pour l’évaluation et la réparation des préjudices subies par les victimes
  3. Traduire devant les tribunaux les auteurs d’abus viols et assassinats
  4. Le respect du droit de toute personne à une vie de famille, à résider avec
    mari, femmes et leurs enfants dans le pays où elle est établie.
  5. D’organiser le retour des personnes refoulées d’une manière illégale.

II- Concernant la circulation des personnes et de biens

  1. L’application de l’article 13* de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui implique la dépénalisation du franchissement « illégal » des frontières;
  2. De garantir la libre circulation des personnes et des biens au sein des pays concernés et de refuser la gestion des frontières intégrées.

III- Concernant l’organisation de la migration de travail :

  1. De promouvoir dans l’ensemble de nos pays la Convention internationale pour la protection des droits des travailleurs migrants et de leurs familles.
  2. De garantir aux populations migrantes l’accès à l’activité économique et à la protection sociale sans discrimination.
  3. De garantir pour les migrants l’accès à une complète citoyenneté fondée sur l’égalité des droits et obligations entre tous les citoyens.

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Signataires : Thomas Ngoma Charlotte/USA ; André Wamba Cincinnati/ USA ; Mbala D. Kanga Ann Arbor/USA ; Augustin Milandu Toronto/ Canada ; Londa Mavungu Montreal/Canada ; Jean Germain Ntetani Windsor/ Canada ; Mavambu Mavungu Gent/Belgium ; Marie-Eugénie Kimbembi Bruxelles/Belgique ; Andre Mukoko Paris/France ; Emmanuel SALAKIAKU Paris/France ; Nzita na Nzita London/United Kingdom ; Nsingi Luwawu Milano/Italia Augustin ; Aka Lunde Kinshasa/R.D.C. Hubert Betamona Kinshasa/R.D.C. ; Charles Dizakama Lubumbashi/R.D.C. ; Lubanzadio Mavatikua Luanda/Angola ; Antonio Ramos Vicente Luanda/Angola Marc Mpasa Johannesburg/South Africa ; Philippe NKOUNKOU Bauvais/France

Rubrique réalisée par Nsona-Diambu. Nous vous proposons en téléchargement, un commentaire de la pièce de Théâtre d’Aimé Césaire (Une Saison au Congo), pour un autre regard sur la tragédie congolaise qui puise ses racines dans l’esclavage puis la colonisation.  Ce commentaire a été publié dans la revue Kongo Kultur, vol.1, n°1-2, janvier-juin 2009, Paris, éditions Paari, p. 70-74.  Cliquer sur le lien : kokult12p7074

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3 Responses »

  1. Il faut que cette situation s’arrête réellement. Aucun gouvernement ne gagne. Plus tôt, ils créent une situation sans précédent qu’ils ne sauront pas contrôler. En premier lieu, les lingalaphones ne parlant pas bien portugais, sont considérés en Angola comme langas c’est à dire zairens, tous les Angolais qui ont déjà regagné l’Angola vivent avec cette qualification et se sentent opprimés. Pour preuve, cette semaine, il y a eu des attaques des populations lingalaphones dans les marchés populaires de Roques, Kikolo, Chikuanza par les populations shungo (ne parlant pas le lingala) comme pour dire que ce sont tous les langas. Cependant, toutes les populations que les Congolais se permettent de chasser de la RDC ne parlent pas portugais et seront traitées d’étrangers. De l’autre coté, la loi angolaise dit, qui est né en Angola est en angolais, ( privilège du lieu de naissance) tandis que la loi de la RDC dit est congolais celui qui a un parent congolais donc privilège des origines, bien qu’il d’autres articles qui donnent la nationalité aux Angolais nés en dehors du pays l’opinion publique angolaise privilégie le lieu de naissance. Donc, tous nos frères qui sont entrain d’être chassés de la RDC seront traités comme les étrangers en Angola parce que nés à l’étranger et ne parlant pas portugais.
    Donc ces Bakongos rejetés en Angola, et rejetés dans les 2 Congos n’ont pas d’espace où vivre. Je peux parier que si nous faisons une bonne recherche des origines, parmi les congolais chassés de l’Angola, il existe les Angolais rejetés.
    Alors, quelque sera la solution pour eux? Lutter pour avoir un espace où ils peuvent vivre en paix? C’est ce que veulent les trois gouvernement?
    Attention! Nous ne sommes pas en Europe.
    L’Afrique a une culture d’hospitalité ne copions pas tout ce que les occidentaux nous apportent prenons ce qui ne repond à notre progrès.

  2. Bien fait. Il faut garder cet élan de prise d’action commune.
    Nous devrons montrer aux gouvernements de l’Angola, de la République du Congo et de la République Démocratique du Congo que le peuple Kongo des trois pays est aussi capable de prendre des actions communes en vue de faire prévaloir ses valeurs humaines.

    J’espère que ces événements inaugurent une saison d’actions positives communes que va entreprendre le peuple Kongo en vue de s’assurer que les aspirations concernant le respect des droits de l’homme, la circulation des personnes et de biens, l’organisation de la migration de travail se réalisent et ne restent pas comme un autre memo formulé. Le temps n’est plus à la passivité collective.

    Vive la réciprocité positive !
    Dilondi

  3. Je partage l’esprit du mémorandum et rejette toute tentative de récupération maligne, dans la mesure où beaucoup d’Africains sont victimes des politiques irresponsables de leurs dirigeants. Il y a à peine 2 ans, l’Afrique du Sud a été le théâtre d’un pogrome, qui avait frappé indistinctement beaucoup d’africains (Zimbabwéens, Somaliens, rd-Congolais, Angolais, Namibiens, Nigérians etc.). Ce sont de Congolais parmi lesquels il y a des honnêtes personnes, de banalunda, des sans-papiers etc., peu importe leur nation ethnique, qui sont victimes de ce geste inamical du gouvernement angolais.
    Pourquoi la frontière de l’Angola avec la province de Bas-Congo ? Pourquoi vers le Bas-Congo ? Pourquoi pas aux frontières avec le Bandundu, les deux Kasaï et le Katanga? Pourquoi entre Cabinda et le Congo bzv et non entre l’Angola et la Zambie, entre l’Angola et la Namibie ? Une série de questions auxquelles nous devons trouver les réponses sans tomber dans le régionalisme.
    Il y a au moins 2 explications : soit l’Angola fait rappeler le gouvernement congolais aux bons souvenirs de l’intervention de l’armée angolaise en 1998/1999 et des accords de défense mutuelle entre les 2 pays vs. les accords de la RDC avec les pays des Grands Lacs soit pour de raisons de politiques intérieures angolaises (que dit l’Unita, l’opposition?).
    Les Congolais que nous sommes, sommes foncièrement hospitaliers et notre hospitalité a mis en péril l’existence de notre Nation. Nous ne voulons pas faire revivre aux autres Africains, qui respectent les traditions et les coutumes du Congo profond, ce que notre pays, sous Tshombe avait fait vivre à nos frères et soeurs du Congo Bzv. Ce sont les Congolais et les Angolais, qui sont victimes de l’irresponsabilité de leurs dirigeants et notre solidarité est requise à toutes ces victimes. J’aurai personnellement souhaité que nous organisions de collectes des habits usagés, des souliers, médicaments pour nos compatriotes, à travers le clergé de l’Eglise de papa Kimbangu tant au Congo qu’à l’extérieur. Mémorandum, c’est bien, but action speaks loader than words.
    Tundanonga