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Ethique et Politique… Hommage à Alpha Noël Malonga

Par • 25 Août 2011 • Catégorie: Actualités

Ethique et Politique. 5ème semaine congolaise de philosophie

Ouvrage Collectif, sous la dir. de David Mavouangui,

éd. Paari, collection Afrique en philo,

Paris-Brazzaville, 2004,

Isbn 2-84220-008-X,  252 p.  28€

Lire « Ethique et Politique. 5ème semaine congolaise de philosophie (1) », En hommage à Alpha Noël Malonga(2)

Par Mawawa Mâwa-Kiese

« Toute autocratie ne peut s’éterniser puisque la liberté est immanente à l’homme. »

Quels sont les enjeux actuels contenus dans cette publication ?

Abel Kouvouama inscrit la thématique de « Ethique et Politique » dans une démarche prospective. Laquelle démarche « consiste à décrypter la duplicité des deux notions à la lueur de la réalité sociale des sociétés africaines contemporaines imbriquées dans le processus de mondialisation politique où le local et le global font signe de sens pour les citoyens… ». Il précise en effet que « Dans la société congolaise comme dans la plupart des sociétés africaines contemporaines, l’emergence de la subjectivité citoyenne par delà les affects et les affirmations identitaires centrifuges reste au quotidien une quête permanente… »[3]

Pour David Mavouangui, « L’éthique est avant tout la visée de la vie bonne avec et pour autrui dans des institutions justes, et marque par là, sa primauté par rapport à la politique, considerée en son acception première comme « pensée de l’action raisonnable », pensée donc déterminée et particulièrement limitée aux structures essentielles de la vie en communauté de l’homme… En effet, la vie individuelle érigée en système pour gouverner la Cité, doit être soumise aujourd’hui au tribunal de la raison. La réforme, c’est la critique radicale de l’homme, la critique de ses représentations, de son imaginaire, de sa culture, bref de son rapport avec le monde »[4].

Charles Zacharie Bowao, bien qu’insistant sur Machiavel, évoque cette nécessité de l’éthique en politique. Une « …humanisation de la mondialisation, pour une mondialité, dont la caractéristique devrait être partout l’émergence d’un espace public où l’on délibère démocratiquement, c’est-à-dire qui garantit l’alternance par le débat contradictoire ; en d’autres termes par la puissance du langage, du savoir dire ce que parler veut dire… Au plan philosophique et/ou métaphysique, la rencontre entre les deux processus, s’appelle tout simplement, la démystification du pouvoir. Le temps dira  à qui appartient en dernière instance, le pouvoir de la démystification de la « tension essentielle » entre éthique et politique. »[5]

Mais la contribution sur l’éthique et la politique est inscrite dans le texte didactique de Paul Emile Latoki qui interroge la démocratie athénienne dans sa grandeur et dans sa décadence. Le résumé de sa contribution est reproduit in extenso ci-après : « Entre le Ve et le IVe siècles [av. J.-C] Athènes avait su établir un réel équilibre entre les Institutions publiques et les droits des individus. Aussi Périclès pouvait-il déclarer que la constitution athénienne a pour nom « démocratie parce qu’elle vise l’intérêt non d’une minorité, mais du plus grand nombre. » Mais, s’il est vrai qu’Athènes avait su se donner des formes démocratiques de l’organisation économique, politique et sociale de la Cité au point d’être appelée « l’école de la Grèce » par Périclès, elle n’avait pas su cependant fonder sa prodigieuse organisation politique, économique et sociale sur le respect et sur la sauvegarde des valeurs morales et éthiques. Au contraire, la fulgurante prospérité qu’avait connue la Cité athénienne et la trop grande liberté accordée au peuple tout entier, ont été transformées en individualisme exacerbé, en recherche effrénée des profits personnels, en extravagance et en licence. Toute la chaîne des valeurs avait été ainsi renversée. Dès lors, Athènes connaît un véritable relâchement des mœurs et une grave crise de l’éthique dont elle ne pouvait plus se relever. »[6]

Organisation de l’ouvrage  : La présentation de l’ouvrage en quatrième page de couverture est très succincte :  «  De l’Éthique à Nicomaque au Principe Responsabilité de Hans Jonas, les fins de l’homme notamment la réalisation parfaite de soi, pour chaque être, l’humanité de l’homme, l’humanité raisonnable dans ses formes les plus achevées s’instruisent universellement, selon l’espace public et politique des États, de ces catégories fondamentales de l’existence. La triade philosophie-démocratie-progrès débouche sur la thèse principale de Platon selon laquelle, l’État est injuste et il faut le réformer. Si Platon considère la vie terrestre comme une prison, sa théorie de la participation, conduit au pluralisme des idées, au dialogue, à l’esprit de tolérance, à la paix perpétuelle, dit Kant, condition de la réalisation de la République et d’accomplissement de la démocratie dans un progrès allant inéluctablement à l’infini. Justice, liberté, dignité, égalité et nécessité d’un vouloir-vivre-ensemble se dégagent de cet ouvrage, mais avec le constat sévère d’une mimésis négro-africaine destructurante. »

[1] Ethique et Politique. 5ème semaine congolaise de Philosophie, ouvrage Collectif, sous la dir. de David Mavouangui, éd. Paari, collection Afrique en philo, Paris-Brazzaville, 2004, Isbn 2-84220-008-X,  252 p.

[2] Alpha Noël Malonga est un Universitaire du Congo-Brazzaville. Titulaire d’un doctorat en sciences littéraires, il a enseigné les littératures francophones à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, Alpha Noël Malonga était l’auteur de plusieurs articles parus dans des revues spécialisées et dans des ouvrages collectifs. Né le 24 décembre 1966, il est décédé prématurément le 12 mai 2008 au Congo, 36 heures après avoir donné une conférence à Pointe-Noire. Nous lui rendons un hommage à travers cette critique de l’ouvrage Ethique et Politique dans lequel il a contribué. Mais surtout un hommage pour son anticipation à travers son texte révélateur intitulé « Ecriture féministe, corps féminin et éthique politique ».

[3] Ethique et politique, op. cit., p. 7-10.

[4] Idem, p. 19-23.

[5] Ethique et politique, op. cit., p. 15-23.

[6] Idem, p.25-44.

Télécharger l’intégralité de la critique  en cliquant sur le fichier PDF ci-joint : Ethique

Rubrique réalisée par Nsona Diambu

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